Retour sur la première défaite du Grenoble Foot 38 de la saison, ce vendredi, sur la pelouse de l’US Créteil Lusitanos, avec notre désormais récurrent The Good, The Bad, The Queen : ce qu’on a aimé, ce qu’on a pas aimé et le fait (/homme) du match.
The Good
Grenoble n’est plus invaincu
Oui, on a décidé de mettre cette défaite dans le « positif ». Déjà parce que Grenoble a perdu, et alors ? Cela ne remet pas en question le très bon début de saison de l’équipe ni sa capacité à repartir sur une nouvelle série victorieuse dès le week-end prochain.
Surtout, ce n’est peut être pas plus mal que cette défaite (qui allait nécessairement arriver un jour), intervienne maintenant, face à un adversaire qui devrait faire partie des cadors du championnat. Ce côté « invincible » depuis novembre dernier en championnat (soit 23 matchs) était plaisant, on ne va pas se le cacher, mais outre mettre une cible sur le dos des Grenoblois, il avait tendance à masquer certaines carences dans le jeu. L’équipe d’Olivier Guégan va pouvoir se remettre au travail, sans l’étiquette de gigantesque favori du National, tout en gardant ses ambitions.
Une solidité à peine ébréchée
On récapitule. Une défense new look avec Bengriba repositionné dans l’axe et Ugo Guégan à gauche. L’indéboulonnable Eric Vandenabeele exclu en fin de première mi-temps. Ibou Coulibaly, repositionné défenseur en seconde période, qui sort blessé. Et pourtant, Grenoble n’a concédé que très peu d’occasions dans ces conditions. C’est à souligner. A 10 contre 11 les débats étaient très équilibrés et si le GF38 a d’abord reculé au retour des vestiaires, il a ensuite eu un gros temps fort et aurait pu bénéficier d’un pénalty (on y reviendra) pour égaliser. Et un nul sur ce match n’aurait pas été un hold-up. Cela démontre une nouvelle fois qu’au-delà des individualités, c’est le collectif grenoblois qui répond présent ces derniers mois, notamment sur le plan défensif.
Le peuple grenoblois a donné de la voix
Les supporters grenoblois présents à Duvauchelle ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en encourageant leur équipe de la première à la dernière seconde, appréciant l’état d’esprit des Grenoblois malgré des faits de jeu peu favorable.
Ils étaient près de 100 (environ 80 en tribune visiteurs grâce à l’apport des Red Star Fan + les quelques Grenoblois expatriés venus en voisin soutenir l’équipe – coucou à nos confrères « parisiens » Henri Ghnassia et François Lo Presti par exemple + les familles de joueurs). Un vendredi soir. Pour un match de 3ème division. Olivier Guégan n’a pas manqué de saluer leur investissement à la fin du match. Pas besoin d’en rajouter. Simplement bravo.
Harouna Abou Demba monte en puissance
A nos yeux il était la recrue la plus intéressante du mercato estival grenoblois. Malgré un début de saison plus que correct (on peut juste regretter sa bévue qui coute un but face à Rodez), on espérait plus d’un joueur auteur d’une grosse saison avec Consolat l’an dernier. Et ça commence à venir ! Le latéral, privé de Sotoca, a encore eu une énorme activité offensive sur son côté droit où il n’a eu de cesse de chercher à apporter le danger et a très bien défendu face à un client, Pouye. Prometteur pour la suite.
The Bad
Les absents vont s’accumuler
On espère que la blessure ne sera pas trop grave pour Ibou Coulibaly (adducteurs). Certitude : Eric Vandenabeele et Francis Dady Ngoy manqueront le Red Star. On connaitra le nombre de matchs de suspension dont ils vont hériter en fin de semaine. Le capitaine Julien Deletraz sera lui suspendu pour le déplacement à Pau la semaine suivante. On a déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises depuis le début de la saison mais la sévérité arbitrale (au-delà de celle excessive de monsieur Paradis ce vendredi) est une réalité en National, il va falloir rapidement s’y adapter sous peine d’être régulièrement handicapé par des joueurs suspendus. Certains avertissements (vendredi et sur des matchs antérieurs) nous paraissent très évitables.
Trop de déchets dans le jeu
Solide défensivement, Grenoble a en revanche été très peu inspiré sur le plan offensif avec un trio d’attaquants qui n’a que trop peu pesé pendant une heure, Belvito se faisant par exemple manger par Puygrenier.
Il n’a pas non plus été mis dans de bonnes dispositions. Des dernières passes mal ajustées, des premières relances qui terminent dans des pieds cristolliens, trop de latéralité (ou de jeu vers l’arrière) : les munitions ont été rares et quand les ballons sont arrivés ils ont été mal négociés.
L’exclusion de VDA vient aussi d’une perte de balle de Deletraz suite à un corner grenoblois. Le GF38 a d’ailleurs lâché beaucoup de ballons au milieu en première période, quand il avait plus la possession.
The Queen
Et la psychologie bordel ?
On ne reviendra pas sur la décision de M. Paradis de ne pas accorder un pénalty qui semblait pourtant évident. Les erreurs arrivent, Grenoble a bénéficié d’un pénalty généreux 6 jours avant contre Dunkerque, par exemple.
On constate par contre déjà que, sur l’action litigieuse, l’arbitre est (très) loin (il n’a d’ailleurs pas du tout fait jouer de temps additionnel malgré les changements, la blessure de Coulibaly, les arrêts liés à l’exclusion de Dady. Il était peut être fatigué finalement M. Paradis…), qu’il ne consulte pour autant pas son assistant. De là à dire qu’il avait donc encore moins de chances d’avoir des « certitudes » sur la simulation de Dady il n’y a qu’un pas que l’on franchit allègrement.
Il sait aussi que sa décision va avoir un premier impact important en refusant à Grenoble une balle d’égalisation. Il va pourtant opter pour la double (Dady exclu) voire triple (Dady suspendu pour le(s) prochain(s) match(s)) peine en sanctionnant le joueur d’un deuxième avertissement.
C’est les consignes blablabla, on connait l’argument. Et on est même les premiers à allumer les attaquants grenoblois sur leur vilaine manie de plonger dans la surface.
Cela n’empêche pas de regretter l’absence totale de psychologie de l’arbitre sur ce genre d’action (« la règle et l’esprit de la règle », c’est la même chose sur certaines célébrations de but sanctionnées d’un jaune).
Plutôt que de minimiser les effets d’une éventuelle erreur, M. Paradis a choisi dans rajouter 3 couches. Personne ne se serait offusqué, y compris côté Créteil, s’il n’avait pas sorti de jaune sur cette action. Un excès de zèle qui ne sert certainement pas le corps arbitral.