Après six matchs sans succès, le Grenoble Foot 38 a renoué avec la victoire ce samedi, dans le match au sommet de la 30ème journée du National, face à l’AS Béziers. Trois points très précieux dans l’optique de la montée qui ne doit pas masquer que la prestation de l’équipe d’Olivier Guégan fut loin d’être parfaite. Mais en sachant s’appuyer sur leurs points forts du moment, les coéquipiers de Deletraz ont acquis l’essentiel. On revient sur cette rencontre avec nos habituelles trois étapes : ce qu’on a aimé (The Good), ce qu’on a moins aimé (The Bad), et le fait du match (The Queen).




The Good

Brice Maubleu, homme du match

N’en déplaise aux grincheux qui estiment que Grenoble devrait finir la saison sans avoir encaissé le moindre but et qui croient qu’un club qui évolue en 3ème division française devrait avoir un ultime rempart du niveau de Neuer, le Jarrois réalise une nouvelle fois une excellente année dans les buts alpins. Ce samedi, n’hésitons pas à le dire, si son équipe l’a emporté, se plaçant en excellente position pour finir sur le podium du championnat, c’est en très grande partie grâce à lui. En première période, il a remporté plusieurs duels décisifs dont une superbe parade face à une reprise de volée d’un attaquant héraultais. Il a réalisé un nouveau clean sheet face à la meilleure équipe 2018 du championnat et avec une défense très « new look » qu’il a rassuré par ses interventions impeccables et ses prises de balle sereines. Maubleu a confirmé qu’il faisait partie des tous meilleurs à son poste en National.

La force d’un groupe

Olivier Guégan n’est de toute façon pas le genre à dire qu’il doute. Mais il a toujours affiché une certaine sérénité, malgré une dynamique difficile. Malgré aussi une accumulation d’absences (blessures, suspensions) qui aurait sans doute coulé n’importe quelle autre équipe du championnat. Ce samedi sa défense devait se passer de trois éléments plus qu’essentiels (Mayembo, Abou Demba, Vandenabeele). Elle a flanché en première période mais elle a tenu bon. On a entendu quelques critiques négatives sur Walongwa, prêté cet hiver par le FC Nantes. Replaçons sa prestation dans le contexte : au-delà de sa première titularisation, ce fut même sa première présence dans le groupe, dans quasiment une finale pour le podium, avec la pression que cela implique, face à une excellente équipe de Béziers et entouré par des joueurs qui ne sont pas les tauliers habituels. Après le ré-ajustement tactique opéré à la pause (défense à 3 à la place de 4), il s’est même montré à son avantage, dans le placement, dans les duels. On le redit, quelle équipe aujourd’hui, dans ce championnat National, peut se permettre de se passer de ses trois meilleurs défenseurs centraux (Spano n’a joué que les dernières minutes du match après 3 mois d’absence) sans dommage ? La force grenobloise est là. Les rentrées de Chergui et Belvito en sont également la preuve.

Fin de série

On va faire bref. Après six matchs sans victoire, il était temps de renouer avec le succès. C’est encore mieux à domicile, devant la plus belle affluence de la saison, alors qu’une partie du public s’agaçait des résultats insuffisants à la maison. Des sifflets ont accompagné le retour des joueurs aux vestiaires à la pause. En revanche, la communion était bien là, en fin de match.

Du cœur, à défaut du reste

Si techniquement ce fut encore laborieux, on ne peut pas nier que ces Grenoblois ont mis leurs tripes pour aller chercher la victoire. On garde en tête l’image d’un Dady capable d’aller récupérer à deux reprises des ballons trop vite perdus dans les pieds biterrois. Le genre de comportement qu’on aime. Le genre de comportement qui permet à une équipe en difficulté d’être malgré tout bien positionné pour l’accession en Ligue 2.

A l’affût des erreurs adverses

Béziers n’a finalement commis que deux erreurs défensives dans ce match. Les Grenoblois en ont profité les deux fois. C’est là que la différence s’est faite, les visiteurs ayant même finalement eu plus d’opportunités sur l’ensemble du match.

The Bad

Trop d’approximations techniques

La victoire ne doit pas faire oublier que la prestation iséroise fut loin d’être parfaite, même si elle a eu le mérite de s’améliorer, un peu, au fil du match. La pelouse n’excuse pas tout. Trop de ballons ont été perdus à cause d’approximations, de passes mal maitrisées. L’animation offensive n’a jamais permis de bousculer le bloc biterrois quand il était bien en place. Lors des 45 premières minutes, les Grenoblois n’ont quasiment pas tiré au but : une tentative retournée de Sotoca très loin du cadre et une belle frappe de 20m de Benet (enfin un tir en dehors de la surface !) ont été les seules choses à noter. C’est trop, bien trop peu. A la mi-temps on se disait que seul un coup de pied arrêté pouvait sauver Grenoble…

La vitesse, pas le point fort de Boussaha

On a assisté à une première période inhabituelle au Stade des Alpes ce samedi, avec un bloc grenoblois moins haut qu’à son habitude, dominé également dans l’impact physique par une formation héraultaise impressionnante à ce niveau là, qui est venue chercher les ballons haut de son côté. En ont résulté quelques situations d’attaques rapides en faveur du GF38 où on a cherché Lakdar Boussaha dans la profondeur. Problème, l’ancien de Bourg-Péronnas a davantage un profil de joueur de surface, contrairement à Chergui (ou Maanane) par exemple, et il n’est jamais parvenu à exploiter ce genre de ballon, et comme il a touché très peu le cuir plus globalement, en ressort un sentiment pour nous de déception sur sa performance, pour lui surement de frustration, alors qu’il n’a toujours pas marqué en championnat.
Après on reste sur la même analyse que sur le cas Belvito : difficile de blâmer un joueur sur ce qui n’est pas un de ses points forts. Aurait-il fallu faire débuter un Chergui, ou son impact en rentrant en cours de match a-t-il été plus fort ? Ce ne sont que des spéculations. D’un point de vue résultat Grenoble a gagné, Grenoble, le promu, est 2ème et en bonne position pour monter. Partant de ces constats, les choix faits semblent les bons.

Une prise de risque tactique

Olivier Guégan a reconnu lors de la conférence de presse que c’était un choix de commencer à 4 derrière et de basculer à 3 à la mi-temps, ce qui a permis de faire jouer Dady et Elogo à des postes où ils ont plus à l’aise. Choix là encore très payant, on a vu deux Grenoble ce samedi, c’est impossible à nier.
Cela dit cela n’aurait pas été un scandale de voir Béziers mener 1 voir 2-0 à la pause et là l’histoire n’aurait certainement pas été la même. Les quatre de derrière ont eu beaucoup de mal à se positionner les uns avec les autres, les attaquants biterrois ont trop souvent été trouvé dans les espaces libres, notamment dans le dos de Dady, à la limite du hors-jeu. Heureusement qu’ils ont eu mal joué certains coups et que Maubleu s’est montré décisif.
Le résultat donne au final raison… mais on aime bien chipoter 😉

The Queen : cette fois-ci le pénalty a été marqué

Cela semble s’être passé il y a une éternité. Lors du dernier GF38 – Béziers au Stade des Alpes, Mourad Nasrallah n’avait pas réussi à convertir un pénalty et les Héraultais avaient fini par monter, laissant le GF38 en CFA.

Pas la peine d’être subtil ou d’employer un mot en espagnol, il faut parfois dire les choses comme elles sont. Arsène Elogo a posé ses couilles sur la table ce samedi. Le joueur a pris ses responsabilités, encore (c’est son 4ème pénalty de la saison) et dans des conditions difficiles, avec beaucoup de temps avant de pouvoir tirer et des adversaires qui ont tout fait pour le déstabiliser.

Au-delà de l’anecdote, cette sérénité, cette force de caractère, ne sont pas étrangères au classement des Grenoblois à quatre matchs de la fin. Le football, au delà de ses aspects tactico-physico-techniques, c’est aussi du mental. Et de ce point de vue là le groupe construit par Guégan a du répondant.

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