Retour un peu particulier sur la défaite du GF38 à Chambly cette semaine. On sort en effet de notre analyse traditionnelle en trois temps (The Good, The Bad, The Queen). Il y aurait pourtant eu matière à dire quelques (petites) choses positives. On aurait également pu épiloguer sur le karma (is a bitch) lié à la décision de Grenoble de ne pas vouloir décaler le match. On a choisi de se concentrer sur les problèmes offensifs de l’équipe de Guégan. Parce que finalement c’est sur ce point que la montée se fera. Ou ne se fera pas.




Le terrible constat des chiffres

Grenoble a la deuxième moins bonne attaque du championnat, derrière Créteil, la lanterne rouge, officiellement relégué en N2. Pas besoin d’en dire davantage. C’est miraculeux, et sans doute une grosse anomalie statistique, de malgré tout se retrouver sur le podium à 3 journées de la fin.

Depuis début novembre et son festival à La Duchère (2-4), la formation d’Olivier Guégan n’a marqué + d’un but qu’à deux reprises en championnat. Symboliquement, cela a été à Rodez (0-2) et face à Béziers (2-0), ses deux principaux rivaux pour les places de 2ème et 3ème du National. Pendant cette période les Isérois n’ont trouvé le chemin des filets qu’à 13 reprises en 18 matchs, une misère.

En 2018, 13 matchs de championnat ont eu lieu. Seuls deux buts (!) ont été marqués dans le jeu au cours de ces rencontres. Quels buts ? La frappe improbable d’Abou Demba à Rodez et le tir contré de Belvito au Red Star. Tout le reste a été marqué suite à des phases arrêtées. Cela fait huit matchs consécutifs que le GF38 n’a plus marqué dans le jeu. C’est un peu axiomatique mais pendant ces 8 matchs il n’y a eu qu’une seule victoire engrangée, certes c’était LE match à gagner, contre Béziers, mais cela reste trop peu.

La liste des buteurs 2018 du GF38 en championnat : Arsène Elogo 4 buts (les 4 sur penalties), Steven Pinto Borges 2, Harouna Abou Demba 1, Eric Vandenabeele 1, Selim Bengriba 1, Nicolas Belvito 1, Florian Sotoca 1.
Oui, les attaquants du GF38 ont marqué… deux buts lors des quatre derniers mois. Ouch.

A Chambly, le GF38 a pourtant innové

On ne peut pas dire qu’Olivier Guégan s’entête au niveau de ses choix offensifs. Pas moins de 7 éléments ont joué à la pointe de l’attaque grenobloise à un moment de la saison (David, Belvito, Boussaha, Chergui, El Jadeyaoui, Maanane, Sotoca). Dans le lot seul l’ancien montpelliérain s’est révélé indispensable avec près de 2400 minutes joués en championnat (Belvito, qui le suit, n’a que 1500 minutes à son crédit).
Dans l’Oise, Malek Chergui, auteur d’entrées convaincantes les semaines précédentes, a été titularisé pour la première fois de la saison. C’est preuve qu’aucune porte n’est fermée mais c’est aussi un sérieux constat d’échec alors que tous les autres attaquants étaient disponibles pour ce match. Maanane et El Jadeyaoui n’étaient même pas dans le groupe. Les deux recrues offensives hivernales ont d’ailleurs eu un apport proche du néant depuis leur arrivée et sont très loin de ce qu’on était en droit d’attendre de joueurs avec leur pédigrée.

Les Grenoblois ont frappé ! Benet, Deletraz, Chergui… Cela faisait un moment qu’on n’avait pas vu autant de tentatives lointaines dans le même match de la part du GF38.
Les deux pointes plus mobiles et vives ont parfois réussi à combiner dans de petits périmètres à l’image de l’action qui s’est terminée par une frappe de Sotoca magistralement claqué par Pontdemé en première période
On est donc sorti du schéma traditionnel (« ballon à droite, centre ») avec des tentatives plus axiales, donc, … mais aussi en passant davantage par le côté gauche avec un Arsène Elogo plutôt en jambes mais manquant de lucidité dans le dernier geste avec souvent le petit dribble de trop après avoir pourtant fait des différences.

Nouveau constat d’échec

Du nouveau pas franchement synonyme de mieux. Si la formation de Guégan a apporté un peu plus de variété dans son animation offensive, c’est déjà parce que son côté droit, si performant habituellement, est resté en sommeil. Sans Abou Demba suspendu, sans Sotoca recentré, l’habituel point fort grenoblois s’est fait très discret (combien de débordements de Dady ?). Le GF38 n’a toujours pas réussi à trouver son équilibre sur le plan offensif cette année. Le passage en 433 en seconde période a toutefois apporté un léger mieux, mais insuffisant.

Trop de déchets sont de toute façon venus nuire aux intentions. Comment ne pas parler des très symboliques corner joués en deux temps sur lesquels les Isérois se sont faits prendre au piège du hors-jeu ? Inadmissible à ce niveau. Au-delà de ça, beaucoup trop d’approximations ont empêché de mettre de la vitesse dans le jeu. Le milieu de terrain grenoblois, autre habituel point fort, est passé au travers.

Ce match, c’est aussi une défaite tactique du GF38. Vu l’avant-match, on pouvait s’attendre à une bataille et à des Chamblysiens attaquant le match le couteau entre les dents pour faire « payer » à Grenoble sa décision de ne pas décaler le match au samedi. La décision de titulariser Chergui, capable de prendre la profondeur contrairement à Belvito et Boussaha, semblait donc plutôt intéressante. Sauf que le FCCO n’est jamais parti à l’abordage et a joué la carte de la patience (comme Grenoble). Son bloc défensif est resté bas, Chergui et Sotoca n’ont jamais pu réellement profiter d’espaces, ce qui les a d’ailleurs souvent obligé à venir chercher les ballons bas. L’option s’est révélée payante pour Chambly, peu mis en danger en contres, mais aussi du fait de l’énorme erreur défensive de Mayembo qui a entrainé l’ouverture du score. Il faut être honnête : avant cela Maubleu n’avait absolument jamais été mis en danger et le temps tournait davantage contre Chambly que contre Grenoble.

Enfin l’aspect psychologique est plus difficile à analyser mais il semble obligatoire de le mentionner. Grenoble a eu quelques opportunités malgré tout, même si la plupart fut très, trop tardives. Pontdemé a fait son match, encore. Mais l’aspect « confiance » entre nécessairement en jeu. Les attaquants grenoblois sont-ils mauvais ? Maanane a-t-il perdu son football en un an, Boussaha n’est-il plus ce joueur capable de marquer 10 buts en Ligue 2 et ainsi de suite ?
Au-delà de l’animation offensive, des considérations techniques, il y a un vrai problème mentale dans cette équipe (on ne l’a pas abordé mais on ne peut pas abordé un match aussi décisif avec l’état d’esprit affiché à Chambly). L’incroyable série de penalties manqués en début d’année, en était également un signe. Un buteur a besoin de cet élément pour être en réussite. Le déclic peut-il intervenir au cours des trois dernières journées ? Grenoble en a impérativement besoin…

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