Joueur du GF38 pendant trois saisons (2008-2011) et accessoirement « le plus cher de l’histoire » du club isérois, Sandy Paillot entame sa troisième saison avec le Stade olympique choletais…tout juste promu en National. Ce samedi, le défenseur central rejouera au Stade des Alpes à l’occasion de la 8ème journée de championnat. Des retrouvailles forcément particulières puisque Grenoble est le club avec lequel il a le plus joué au haut niveau.




À 30 ans et après avoir connu deux dépôts de bilan des clubs où il est passé et une longue période marquée par des blessures à répétition, le natif de Lyon retrouve «enfin le plaisir d’enchaîner les matches».

Sandy, tu vas retrouver un Stade qui t’est familier samedi…

Oui, Je suis très heureux de revenir à Grenoble, c’est une ville où j’ai vécu trois ans et demi. J’ai aussi participé en tant que joueur à l’inauguration du stade. J’ai aussi fait énormément de matches là-bas. Clairement l’essentiel de ma carrière de haut niveau. Même si j’ai joué à Lyon, Grenoble, c’est spécial pour moi. Personnellement, ce match sera très particulier.

Tu as laissé un bon souvenir à Grenoble, Brice Maubleu a notamment dit de toi « c’est un excellent joueur, un bon gars ». Et symboliquement tu es le joueur le plus cher de l’histoire du GF38…

Oui, Je ne savais pas que je l’étais encore (rires). Je garde de bons souvenirs de Grenoble. Quand je suis arrivé, on était en Ligue 2. J’ai eu le bonheur de vivre une montée. On avait vraiment une équipe de bons gars. Je faisais partie des jeunes avec Brice, il y avait beaucoup de joueurs expérimentés comme (David) Jemmali, (Laurent) Battles, (Maxence) Flachez, (Grégory) Wimbée…Il y avait un bon groupe, une bonne cohésion. Même si à la fin de la première saison, beaucoup de ces expérimentés, qui étaient des cadres du vestiaire, sont partis et qu’on n’a pas forcément su bien gérer la suite…Ça reste une très bonne expérience pour moi. Mais ce que je garde, c’est que même quand il y avait de mauvais résultats, l’ambiance était toujours bonne. Donc ça en dit beaucoup.

Tu t’attends à un accueil particulier des supporters ?

Franchement, je ne sais pas. Ça fait longtemps que je suis parti. Moi je me souviens d’eux, mais est-ce qu’eux se souviennent de moi ? (Rires). Ça fait longtemps quand même que je ne suis plus Grenoblois. J’imagine que ça a beaucoup changé.

Après le dépôt de bilan, il n’y a jamais eu de possibilité pour que tu reviennes jouer à Grenoble ?

Juste après le dépôt de bilan, j’aurai pu rependre. Olivier Saragaglia m’avait proposé de donner un coup de main. Forcément, j’étais tenté. Mais je voulais aussi essayer de rebondir à un niveau supérieur. Donc, je ne suis pas revenu parce que je savais que ça aurait été difficile de partir après parce que j’y avais beaucoup d’amis, beaucoup d’attaches. J’ai essayé de revenir avant de signer à Limoges (2014) et Cholet (2015). Et cet été, je n’ai pas eu de contact avec Grenoble.

Après le dépôt de bilan, je voulais rebondir en Ligue 2. J’ai finalement signé à Épinal en 2011 (alors en National) qui avait de bonnes chances de monter en Ligue 2. Malheureusement, on ne monte pas. Et puis j’ai aussi vécu un autre dépôt de bilan avec Rouen (2013) peu de temps après celui du GF…

Pourquoi avoir choisi de signer à Cholet ? Des clubs de niveaux supérieurs ne t’avaient pas contacté ?

Pour être honnête, je sortais d’une saison difficile avec Limoges en CFA. On a été relégué. Épinal était intéressé, mais j’avais envie d’avancer. Et le discours de Cholet m’a plu. J’avais envie de commencer quelque chose de nouveau. Et aujourd’hui, j’ai enfin le plaisir d’enchaîner les matches.

« Bizarrement, j’ai arrêté de me blesser quand j’ai pris du

recul par rapport au football »

Comment tu expliques qu’aujourd’hui, ton corps te laisse tranquille ?

J’ai cherché des solutions par rapport à ça. Dans tous les domaines. Au niveau de l’hygiène de vie, des problèmes physiques…donc ça va mieux. J’ai trouvé un équilibre, C’est une satisfaction. J’ai fait ma première saison pleine l’année dernière. J’espère que ça va enchaîner.

Tu les expliques comment ces blessures grave à répétition ?

Il y avait plusieurs facteurs. J’avais une bonne hygiène de vie par exemple à Grenoble. Mais je me blessais quand même. Donc, j’ai essayé d’être encore plus pointilleux par rapport à ça. Et puis, à 20 ans, on est pas conscient de nos limites, on ne sait pas forcément se gérer, on veut tout le temps se donner à fond. Par exemple, on n’a pas assez de recul sur la récupération. Il faut apprendre à connaître son corps. Avec l’expérience, on sait ce que l’on peut faire et ne pas faire. Bizarrement aussi, j’ai arrêté de me blesser quand j’ai pris du recul par rapport au football.

Par exemple, Mécha Bazdarevic te faisait jouer même si tu n’étais pas 100%…

Oui, à ce moment, il disait qu’il préférait me voir sur le terrain, même sans être à 100%, que de me remplacer par quelqu’un d’autre. C’est flatteur, mais ce n’était pas une bonne chose. À force de tirer sur la corde, ça finit par péter. J’avais des problèmes aux hanches et je repoussais sans arrêt l’échéance en compensant de partout pour l’opération qui était nécessaire. Après, tu rentres dans un cercle vicieux parce que quand tu te blesses, tu sais que tu auras une période de méforme quand tu reviendras. Et tu te blesses à nouveau si tu ne fais pas correctement les choses…

Quel regard tu portes sur ta carrière aujourd’hui ?

Je n’y pense pas trop aujourd’hui. Et puis, elle n’est pas encore finie. La fin, je n’y pense pas trop non plus. D’un point de vu global, j’ai souvent eux des déceptions avec les blessures, ça a été lourd. Parfois aussi, tu penses avoir le niveau pour arriver à tes objectifs et tu n’y arrives pas…Et puis, la frustration se dissipe. En CFA, on est quand même bien. J’y prends énormément de plaisir. C’est le niveau qui m’a redonné goût au football. Donc d’un côté, je suis déçu forcément. Mais de l’autre, je suis content d’avoir autant appris.

« À un moment, J’ai envisagé d’arrêter le football »

Comment on revient en selle sans cesse après de longues blessures ?

Personnellement, je me suis lancé un challenge personnel. J’adore le football donc j’ai toujours voulu revenir. Quand tu connais des galères à répétition liées aux blessures, c’est facile de jeter l’éponge. Je suis un compétiteur donc, j’ai persévéré. Et puis si j’ai aussi voulu revenir, c’est aussi pour ma famille, je voulais la rendre fière.

Est-ce qu’à un moment donné, tu as envisagé d’arrêter le football avec ces blessures ?

J’y ai pensé oui. À un moment, J’ai envisagé d’arrêter le football. Quand on n’arrête pas de descendre les échelons, c’est compliqué. Alors, je me suis rendu compte que la meilleure solution était de viser plus bas. Pour rejouer surtout et penser à autre chose. Et puis finalement, je me suis posé cette question : si j’arrête le football, je fais quoi ? Le football, c’est un métier. Mais c’est avant tout une passion. Donc j’ai décidé de continuer.

Tu es issue de la fameuse «Génération 87». À Lyon, tu as fréquenté Karim Benzema, Loïc Rémy ou Hatem Ben Arfa. Tu étais aussi considéré comme un bon espoir. Tu regrettes l’attitude d’Alain Perrin à l’époque ?

Oui et non. À un moment donné, j’aurai pu jouer. J’avais commencé à faire des bouts de matches (2007). Il (Alain Perrin) préférait faire redescendre (Mathieu) Bodmer ou faire jouer Cléber Anderson. Après je pense que ce n’est pas qu’une histoire de coach mais aussi de statut de joueur. Quand un joueur vient et qu’il a le salaire, il faut le faire jouer. C’était compliqué à l’époque. Et puis, Je ne le regrette pas forcément parce qu’après, je vais à Grenoble où ça se passe très bien. Mais c’est sûr que j’aurais voulu jouer plus avec mon club formateur.

Quels vont être les objectifs pour le match de samedi ?

Déjà pour la saison, ce serait de se maintenir. Pour ce match, on ne part pas favoris. Grenoble, c’est clairement les favoris de ce championnat pour moi. C’est un gros club avec un grand stade. Nous, on est dans le rôle du petit. Après, je ne suis peut-être pas objectif parce que, c’est un club que j’aime beaucoup (rires). En tout cas, je suis très confiant pour eux. Mais après, il faut qu’ils fassent le boulot. Le match sera spécial aussi parce que je vais retrouver Nicolas Belvito qui était à Lyon avec moi. Il y a aussi (Francis) Dady Ngoy qui était chez les jeunes quand j’étais à Grenoble.

2 Commentaires

  1. Seul les pharmacien de Grenoble se souviennent de paillot, un client en or. Le souvenir de son père, est lui inoubliable. Famille de merde !

    • Pas d’accord.

      J’ai un très bon souvenir de lui.
      Et s’il ne s’était pas blessé cette saison là, on serait toujours en ligue 1.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici