Ce week-end, le GF38 retrouvera le meilleur buteur de son histoire, Nassim Akrour, désormais attaquant au FC Annecy. L’occasion pour l’international algérien de revenir sur son parcours.

Ce week-end, ce sera un match spécial pour toi, après la Coupe, de nouvelles retrouvailles avec Grenoble…

Ce ne sera pas forcément un match spécial pour moi. Quand je reviendrai au Stade des Alpes, là oui, ce sera un match particulier. Le match de ce week-end sera un match avec deux équipes qui veulent gagner pour monter au classement. Ce sera pour moi autre chose que le match de coupe qui était un match de reprise. C’était une mise au point physique. Là, je suis mieux physiquement.

D’ailleurs qu’est ce qui s’est passé avec le GF38 ? Tu disais vouloir finir là-bas, vous parliez même de reconversion…

Oui, une reconversion était prévue. Mais ça restait des choses dites oralement. Je voulais jouer une saison de plus. Mais la direction n’était pas d’accord. Il voulait changer beaucoup de choses. Avancer avec un autre groupe. Cette séparation a été l’aboutissement d’un dialogue. En tout cas, j’ai dit ce que j’avais à dire : que je voulais continuer à jouer en CFA avec Grenoble. Mais un jour, je reviendrai au club, en tout cas je l’espère !

Tu es parti du GF38 juste après la descente en 2010. Puis tu reviens en 2013 et tu repars au début de saison. En quoi Grenoble est-il un club différent de ceux que tu as côtoyés ?

Je dirais plutôt que les circonstances ont fait que j’ai une histoire particulière avec Grenoble. Dès que je suis arrivé, je me suis senti aimé. Maintenant, j’ai beaucoup d’amis à Grenoble, des repères. En 2013, le club voulait que je revienne. J’y ai répondu favorablement.

Dans ton parcours, tu as notamment joué en Angleterre, au Sutton United et au Woking FC, pourquoi être parti de France aussi rapidement ?

(Rires) ça replonge dans les souvenirs, ça fait très longtemps. J’y suis allé pour découvrir autre chose ! L’année où je suis parti était particulière. Je venais notamment de finir l’armée.

Tu en as retiré quelle expérience ?

Superbe ! Je me suis adapté tout de suite. J’ai notamment appris l’anglais. Là-bas, c’était stade comble à chaque matches alors l’ambiance était forcément particulière. Le football n’était pas aussi professionnel qu’aujourd’hui. Le but, c’était de mettre un jeu en place, la tactique n’était pas aussi importante que maintenant. Mais c’était tout de même des clubs pro avec des structures importantes. Et on était payé.

Tu aurais pu faire plus de saisons en 1ère division. Pourquoi être resté jouer en Ligue 2 par exemple ?

C’est sûr, j’avais des opportunités. Notamment après ma première saison à Troyes. Où quand on monte avec Grenoble en Ligue 1. Mais après, partir pour quoi faire ? Ça marchait bien avec Grenoble, j’étais bien dans la région. Il fallait penser aussi à ma famille. Quand un joueur part, plein de choses rentrent en ligne de compte. Il faut penser à la période d’adaptation. La stabilité du contrat…J’ai eu des propositions de clubs français et européens. J’aurai pu aussi rester en Angleterre au lieu de revenir en France, je ne sais pas ce que je serai devenu dans ce cas…Mais je ne regrette rien, j’ai une belle carrière et j’en suis fier.

Ça fait quoi d’être meilleur buteur de l’histoire de deux clubs (Grenoble et Istres) ?

Rien de particulier, c’est quelque chose de valorisant, c’est bien.

Tu es international algérien, Quel regard tu portes sur la sélection aujourd’hui ?

Ça remonte à loin ça aussi (rire). Les Fennecs ont beaucoup avancé depuis. Aujourd’hui, c’est une équipe qui compte à nouveau en Afrique. A l’époque, on était en construction avec les anciens dirigeants, au niveau politique…Je pense qu’on a apporté quelque chose à ces nouveaux jeunes.

A Annecy, qu’est-ce que ça fait de jouer avec des joueurs qui pourraient être tes fils ?

(Rire), c’est forcément particulier. Mais je dis toujours que dans la vie, on apprend de tout le monde. Si j’apporte mon expérience, ma pierre à l’édifice, les petits jeunes m’apportent aussi beaucoup par leur façon d’être, de jouer. Tu sens aussi que tu es respecté pour tout ce que tu as vécu, ça intéresse les jeunes. Il y a beaucoup de joueurs talentueux et ambitieux dans l’effectif. Le club d’Annecy a envie de connaître autre chose que la CFA. C’est aussi le projet qui m’a séduit.

Des joueurs qui ont la quarantaine comme toi, Olivier Sorlin ou encore Cédric Barbosa sont encore en activité. Qu’est ce qui pourrait te mettre à la retraite ?

Quand Helder (Esteves, l’entraîneur d’Annecy) m’a contacté, il m’a garanti qu’il me voulait comme joueur. Je voulais jouer avant tout. Je continue à jouer par amour pour ce sport. La CFA est un très bon niveau en France. Et je souhaite arrêter le plus tard possible parce que quand tu arrêtes, c’est trop tard, tu ne reprends pas. Je sens que je suis utile, il y a vraiment une ambiance agréable au club. Mais après ça peut s’arrêter à tout moment. Quand ton corps dit stop, en cas de blessure…mais tant que je pourrais jouer, je jouerai !

Il y aura forcément une pensée pour l’ETG ce week-end…

On reprend Le parc des sports d’Annecy, l’enceinte de l’ETG. Il fallait un stade avec de l’herbe pour Annecy. C’est sûr que c’est triste. Mais aussi entraînant, il faut reconstruire, créer un autre club important dans la région. Ça rappelle aussi des souvenirs…Un club de football a besoin de stabilité, de choisir les bonnes personnes pour le construire. C’est toujours triste de voir un club finir comme ça.

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