Incapable de gagner depuis quatre matches (3 nuls, 1 défaite), le GF38 s’est compliqué la tâche dans son ascension vers la Ligue 2. La situation n’est pas alarmante puisque les hommes d’Olivier Guégan sont à l’aube de la 28ème journée du National toujours virtuellement promu. Préoccupant au point de risquer une dégringolade à l’heure du sprint final?




Une efficacité offensive vraiment alarmante?

Le GF38 n’est que la 15ème attaque du National (N1). L’entraîneur Olivier Guégan justifie souvent cette situation par « l’une des spécificités du championnat », dans lequel aucune équipe ne possède une attaque à plus de deux buts par matches. Mais les Isérois ont un problème offensif, c’est une évidence. Trop peu de buts marqués pour un prétendant à la montée…mais ce n’est pas non plus rédhibitoire. L’année dernière, le Paris FC a été promu en Ligue 2* en inscrivant 30 buts en 34 matches. Et en étant aussi de loin la meilleure défense du championnat avec 18 buts encaissés. Ce qui est pour le moment aussi le cas de Grenoble.

Le problème se situerait alors plutôt du côté du Stade des Alpes…Et c’est ce qui tranche avec la situation du Paris FC de l’année dernière. L’équipe parisienne n’avait totalisé que 13 buts en 17 matches au Stade Charlety. Grenoble est sur les mêmes bases avec 10 buts pour le moment au Stade des Alpes. Mais Paris a terminé la saison comme la troisième meilleure équipe à domicile… quand les hommes d’Olivier Guégan ne sont que 11ème de ce classement. Une nouvelle fois alarmant? Pas forcément. Lors du précédent exercice, le champion Châteauroux n’était que 9ème à domicile et son dauphin Quevilly-Rouen 8ème. La Berrichonne a même fini avec une différence de but négative sur l’ensemble de ses matches disputés à Gaston-Petit!

« On veut parfois faire trop bien. Ce qui entraîne la passe de trop…on est parfois trop prudent dans notre jeu » – Florian Sotoca

Prudence…mère de sûreté?

Peu de buts inscrits, une défense solide mais aussi une différence de buts jamais très élevée…Voilà ce qui caractérise généralement les promus du National depuis 3 saisons. À titre d’exemple, la seule équipe qui pratique un certain « football champagne » cette saison se nomme Cholet. Résultat? Le SOC possède la meilleure attaque et la pire défense. Et est largué pour la course à la montée. Ce sont donc aux formations les plus prudentes et les plus solides à qui les tickets pour la Ligue 2 semblent promis. À titre d’exemple, Olivier Guégan est un adepte de la solidité. Il privilégie les « milieux solides » aux milieux « plus techniques » en alignant régulièrement dans son entre-jeu à trois, deux joueurs au profil de récupérateur. « C’est clair que l’on a un coach terriblement pragmatique qui suit une ligne établie du début jusqu’à la fin de la saison. Il est confiant et sait où il va » explique le préparateur physique grenoblois Mickaël Diaferia.

Le 3-5-2 mis en place cette année favorise la possession et assure l’équilibre de l’équipe. Tout en offrant une formation tactique originale pour le National. Mais le dispositif ne surprend plus aussi bien qu’en début de saison. « On veut parfois faire trop bien. Ce qui entraîne la passe de trop…on est parfois trop prudent dans notre jeu » concède Florian Sotoca. Même dans les dernières secondes d’une partie, le GF38 ne balance jamais le ballon « dans la boîte » ce qui peut parfois entraîner l’impatience du Stade des Alpes qui ne comprend pas toujours l’attitude de ses joueurs. « C’est le coach qui nous demande de toujours construire des attaques placées », explique l’attaquant qui insiste sur la notion de « travail » et sur la nécessité « de rester confiant jusqu’au bout du championnat ». Grenoble ne va donc pas changer sa manière de jouer. Pourtant, la solution est peut-être à trouver dans cette analyse de Florian Sotoca: « on réussit mieux à l’extérieur parce qu’on attend plus l’adversaire je pense. Et on évolue alors plus facilement en contre. Mais franchement, je ne vois pas pourquoi on changerait notre manière de jouer. Quand les équipes viennent à la maison, c’est à nous de faire le jeu. » Le GF38 semble donc parti pour rester sur la même stratégie de jeu. Avec le risque de rester muet offensivement.

« Notre pire ennemi, c’est nous » – Julien Delétraz

Pour Julien Delétraz, le problème n’est pas dans le système. La clé sera le mental pour lui: « Ce qui peut nous empêcher de monter? Nous. Notre pire ennemi, c’est nous. » Micka’ Diaferia assure que les joueurs « ne sont pas fatigués, aussi bien physiquement que mentalement ». Deux paramètres déterminants dans un championnat aux allures de marathon. En attendant, le club qui fréquentait la Ligue 1 il y a huit ans est encore au pied de la montagne. Une montagne nommée National, où il est indispensable d’arriver au sommet parmi les deux premiers. Ou parmi les trois premiers pour s’offrir une chance de retrouver le monde professionnel du football français.

* Le Paris FC a perdu son duel de barragistes pour accéder à la Ligue 2 l’an dernier face à l’US Orléans. Mais le 12 juillet 2017, la rétrogradation administrative du SC Bastia permet au Paris FC d’être repêché.

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