L’hiver arrive. Le moment opportunément choisi par Kristofer Kristinsson pour faire ses premiers pas sur une pelouse de Ligue 2. Quinze minutes intéressantes face au Mans qui nourrissent un peu plus la curiosité pour ce grand attaquant islandais de 20 ans débarqué cet été dans la capitale des Alpes.

« Le football est la première activité que j’ai pratiqué », nous expliquait-il alors, avant de dérouler son atypique parcours. « J’ai débuté en Islande à peut être 4 ans, je pense que j’ai commencé à jouer au football dès que j’ai commencé à marcher ! Mon petit frère joue au football en Islande, mon père a aussi joué au foot en Islande au plus haut niveau. Donc le football est une affaire de famille.
Je suis parti en Hollande quand j’avais 17 ans, d’abord pour jouer avec l’équipe jeune de Willem II, puis avec l’équipe 1ère. ». En Islande, il était alors considéré comme un des éléments les plus prometteurs de sa génération. Avec Tilburg, il fait le choix de l « humain », dans un club de taille modeste et familial. Sa famille justement fait également le voyage : sa mère et son frère s’installent avec lui aux Pays-Bas alors que son père fait des aller-retour réguliers. Le jeune Kristofer se met donc dans des conditions optimales pour s’épanouir. Et c’est plutôt une réussite sur le plan sportif.

L’aventure se termine pourtant mal : il ne souhaite pas prolonger son contrat en janvier, préférant s’accorder le temps de la réflexion après avoir reçu une première offre jugée « peu respectueuse » ; son club le met à l’écart de l’équipe Une avec qui il ne joue plus lors de la deuxième partie de saison.
Il finit donc pas s’engager avec Grenoble, à la découverte d’un nouveau championnat, d’un nouveau pays. Encore. « Un bon tremplin pour la suite » expliquait-il à son arrivée. « Je sais que le championnat est bon, c’est une bonne équipe. Le club me voulait vraiment et me suivait. Je suis jeune, pour moi c’est important de jouer, je suis venu pour jouer tous les matchs, pas pour rester sur le banc. Pour cela je devrai montrer ce que je sais faire, travailler dur et bien jouer. »

Le hic, il est de taille : KK9 arrive blessé à la cheville, manque toute la préparation et les premiers mois de compétition, notamment à cause d’une rechute. Il ne dispute que deux rencontres avec la réserve (une fois 45 minutes, une fois un peu plus d’une heure), sans spécialement se mettre en évidence. Jusqu’à ce déplacement au Mans où il profite de l’absence de Moussa Djitté pour intégrer le groupe et donc effectuer ses premières minutes de jeu en Ligue 2.

Briser la glace

Un résumé rapide de sa trajectoire sportive derrière lequel transparaît, en filigrane, un caractère équivoque. Kristinsson est à l’image de son Islande natale, terre de glace et de feu. Timide mais décidé.

Il a ainsi rapidement disparu des radars après sa hype estivale, pas uniquement du fait de sa blessure. D’un naturel introverti et « simple » le jeune attaquant a aussi dû faire avec la barrière de la langue, même s’il avait déjà commencé à apprendre le français avant même la reprise, et la découverte d’un nouvel environnement et de ses spécificités (bienvenue dans la cuvette grenobloise!). D’autres noms et les résultats de l’équipe ont commencé à alimenter les débats. Sans doute un mal pour un bien pour lui permettre de se remettre sereinement dans le bain. Tout au long de sa jeune carrière il a toujours exprimé la même idée : il est là pour « faire parler ses pieds ». Mais il le fait avec résolution et l’intime conviction qu’il a les qualités pour s’imposer. Il l’a démontré à Willem. Il s’y attelle désormais à Grenoble où il impressionne son staff au quotidien depuis trois semaines avec des entraînements de très bonne qualité.

De quoi convaincre son entraîneur de lui donner quelques minutes de jeu dans la Sarthe. Son profil différent, grand mais habile techniquement, capable de jouer dans des petits périmètres permet d’apporter d’autres solutions à l’équipe dans le jeu et sur coup de pied arrêtés. S’il a déjà joué sur un côté par le passé lui est venu « pour jouer buteur » et montrer son adresse devant le but. Et pour s’imposer, comme il l’avait dit cet été. Des mots qui semblaient bien présomptueux au vu de ses premiers mois en France. Mais en Islande on sait qu’il n’y a rien de plus dangereux qu’un volcan endormi qui se réveille…

L’info en + :

KK9 pour Hinschberger :

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