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Jan Kaye : « Pour retrouver la confiance, Grenoble est le club idéal »

Contre Auxerre, le public grenoblois a découvert le jeune Jan Kaye, en provenance de l’ESTAC. En manque de temps de jeu, ce joueur de 20 ans est venu en chercher au GF38 qui compte sur lui pour diversifier ses possibilités offensives. Cet originaire d’Annemasse ne veut pas griller les étapes et avance prudemment pour s’assurer une carrière prometteuse.




A presque 21 ans (c’est son anniversaire le 29 janvier), tu as déjà beaucoup bougé, tu peux détailler ce parcours ? Tu reviens dans ta région natale, tu retrouves des Grenoblois que tu connaissais ?

Je connais un petit peu Edwin (Maanane). On était tous les deux à Auxerre. Lui au centre de formation et moi en sport étude. Et puis, on est tous les deux d’Annemasse.

Oui c’est vrai que j’ai visité pas mal d’endroits (rires). Après le sport étude à l’AJA, ils ne voulaient pas garder les jeunes. Auxerre venait de descendre en Ligue 2 et le club avait pas mal de problèmes financiers…Donc je suis allé à Drancy, un des seuls clubs pas trop éloigné d’Auxerre qui avait une équipe en U19 nationaux. Mais le truc, c’est que ça ne s’est pas super bien passé là-bas. On était beaucoup de mutés hors période. Donc pour jouer, ce n’était pas le top. Ça a été une année un peu compliquée. J’étais encore jeune, loin de ma famille. Je devais continuer mes études. Mais finalement ça s’est bien terminé puisque j’ai eu mon bac STMG. Et l’année d’après, il y a eu cet essai concluant avec l’ETG (Evian Thonon Gaillard) où je me suis épanoui. C’est là que j’ai joué mes premiers matches de Ligue 2. Quand Safet Susic est parti en janvier 2016, je n’ai plus quitté le groupe pro.

Cet été, je devais signer trois ans. Mais évidemment, ce contrat n’a pas été homologué puisque le club a disparu…Puis, quelques clubs de Ligue 2 se sont manifestés et j’ai choisi d’aller à Troyes. Et puis aujourd’hui, je suis à Grenoble, de retour dans ma région natale.

Le fait d’être de retour dans ta région natale, ça a joué sur ta décision de venir à Grenoble ?

Oui évidemment. En plus, j’ai toujours suivi le GF38, qui a toujours fait partie des clubs phares de la région. Après je viens à Grenoble pour jouer, c’est vraiment un prêt gagnant-gagnant, enfin, j’espère qu’il le sera. Je jouais peu à Troyes. Pour un jeune joueur, c’est difficile de progresser en ne jouant pas. C’est dur aussi psychologiquement de faire une saison blanche.

Comment Grenoble est venu te chercher ?

Je voulais jouer donc Troyes et Grenoble sont rentrés en contact. Olivier Guégan savait que je ne jouais pas beaucoup dans l’Aube. Après, j’ai eu une discussion avec lui. Il aimait bien mon profil et avait besoin d’un renfort offensif. Et puis pour retrouver la confiance, Grenoble est le club idéal. C’est un club actuellement en CFA mais avec un projet très ambitieux. Ils ont un fonctionnement et des structures de club professionnel.

Tu peux jouer sur tous les fronts de l’attaque, mais tu as bien une petite préférence de poste ?

Oui, j’aime bien évoluer en pointe. Après, je suis évidemment à la disposition du coach. Si je dois évoluer sur un côté, ce n’est absolument pas un problème pour moi. Je suis encore en phase d’apprentissage.

« Ce prêt s’annonce intéressant. Il y a vraiment une bonne ambiance, une bonne alchimie entre les jeunes et les plus vieux »

Tu es réputé pour ta vitesse, quelles sont tes autres qualités ?

Sur un terrain, c’est vraiment important de se donner à fond. C’est facile à dire, mais j’ai vraiment appris à le mettre en pratique à l’ETG. Là-bas, j’ai pris l’habitude de faire les efforts offensifs et défensifs. A l’époque, on était en mode maintien, donc c’était plus que jamais important de faire les efforts pour chacun, c’était vraiment le crédo du coach. J’ai un bon jeu de tête aussi et je peux évoluer dos au jeu. Aujourd’hui, je dois encore travailler sur le plan technique. Le coach insiste beaucoup sur cet aspect donc c’est une aubaine. Du coup, j’aimerai être encore plus fin techniquement. Multiplier les petits exercices supplémentaires pour m’améliorer sur les remises de balle, les finitions en une touche.

Après le match face à l’AJ Auxerre, tu as déclaré avoir été bien intégré dans le groupe. Quels sont les atouts majeurs de Grenoble pour la montée ?

Franchement, de ce que j’ai vu en 3 semaines…Ce prêt s’annonce intéressant. Il y a vraiment une bonne ambiance, une bonne alchimie entre les jeunes et les plus vieux. Et puis, oui, j’ai été très bien accueilli. Tout le monde m’a mis à l’aise. Tout le monde tire dans le même sens pour monter cette année. C’est vraiment un super groupe. Et puis le niveau technique est très homogène. C’est vraiment les deux principales forces de ce groupe pour moi.

D’ailleurs, tu as marqué ton premier but avec ton nouveau club en amical le week-end dernier contre Echirolles. Tu as un objectif comptable pour cette deuxième partie de saison ?

En étant en attaque, on est obligé d’avoir un nombre de but à atteindre. Donc oui j’en ai un, mais je n’ai pas trop envie de le communiquer (rires). Mais je peux dire qu’il est assez élevé.

C’est une question qui revient souvent. La descente aux enfers qu’a vécu l’ETG a beaucoup fait parler. Un club qui t’a permis de grandir et qui misait beaucoup sur les jeunes. Quel regard tu portes sur tout ça aujourd’hui ?

Quand on a su que le club allait disparaître, franchement, on a été déçu et en colère. Pendant des mois, la direction nous a répété qu’il n’y avait aucun risque que le club disparaisse. Et au final, ce n’était pas la vérité. A la fin de la saison de Ligue 2, on commençait à préparer la suivante. Le groupe allait avoir les moyens de retrouver la Ligue 2, d’être à coup sûr compétitif en National. Au final, personne n’était assuré de son avenir. Il y avait l’angoisse de ne pas retrouver un club rapidement. Et puis surtout, voir une aventure comme l’ETG s’arrêter, c’était assez triste.

Aujourd’hui, de quoi rêve un jeune attaquant de 20 ans comme toi pour l’avenir ?

Mes objectifs s’inscrivent par étape. D’abord, faire que ce prêt se passe bien. Ensuite d’avoir une saison pleine en Ligue 2. A terme, j’aimerais vraiment un jour intégrer la Ligue 1. Et puis à côté, finir mes études. Quand j’étais à l’ETG, j’avais commencé un BTS. J’aimerais le finir quand je pourrais. Pour anticiper une reconversion pour l’avenir.

Et si ce prêt se passe bien, tu pourrais rester plus longtemps au GF38 ?

Franchement, je ne pourrais pas m’avancer. Dans le foot, tout peut se passer à n’importe quel moment. De nombreux paramètres sont à prendre en compte. Après je ne suis qu’au début de mon prêt. Mais c’est sûr que pour l’instant, je suis vraiment bien à Grenoble. Mais j’appartiens à Troyes qui compte sur moi.

Propos recueillis par Louis Tellier

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