Vendredi le GF38 a subi sa première défaite de la saison au Stade des Alpes. Un revers qui s’est joué sur des détails mais qui n’a rien eu d’illogique face à un Stade Brestois tout simplement meilleur. Le promu grenoblois, s’il réalise une entame de championnat satisfaisante, voit encore l’écart qui le sépare du haut niveau de la Ligue 2. Retour sur la rencontre de la 8ème journée du championnat entre Grenoble et Brest.




Des sommets encore éloignés

Ces sept dernières saisons le GF38 a toujours fait partie des cadors de son championnat, même quand la conclusion de son année n’était pas conforme à ses objectifs et ses espoirs. Ce n’est plus le cas.
Le « gratin » de Ligue 2 évolue un niveau au-dessus. Et il n’y a pas de honte à cela. Le GF38 reste un promu, qui fait avec un budget bien moindre que celui des têtes d’affiche du championnat, qui montre encore parfois un déficit d’expérience et, comme l’a déjà rappelé à plusieurs reprises Philippe Hinschberger ces dernières semaines, dispose d’individualités moins fortes.
Les coéquipiers de Sotoca ont perdu à Metz en coupe de la Ligue (1er), contre Lorient et Brest en championnat (2ème et 3ème), ont arraché un nul face au Havre (7e et barragiste l’an dernier). En résumé, face aux formations qui se disputeront la montée en Ligue 1, le bilan est négatif. Même si à chaque fois il ne manque pas grand chose pour faire mieux, le constat est là.

L’occasion de se rappeler que Grenoble n’aspire qu’à une seule chose cette année : le maintien. Et finalement Grenoble est aujourd’hui à sa place. Pour ce qui est de demain…

15 minutes et puis c’est tout ?

L’entame de match laissait pourtant augurer du meilleur vendredi. Des Grenoblois offensifs, énergiques, bon à l’impact et dans les duels et auteurs d’une ouverture du score rapide, suite à un coup-franc pour une fois excellemment bien tiré par M’Changama (pas toujours en réussite dans ce domaine) et converti de la tête par Malek Chergui. Troisième but de la saison en Ligue 2 pour l’attaquant et quatrième passe décisive pour le milieu. Tout était fait pour assister à une nouvelle belle soirée au Stade des Alpes.
La suite fut malheureusement d’un bien moins bon acabit. Une stat’ parmi d’autres : Grenoble a obtenu 2 corners lors des 5 premières minutes de jeu et 3 lors des 85 minutes suivantes.

Une attaque inoffensive

10 tirs sur l’ensemble du match. On est très loin des 25 tentatives contre Valenciennes. Sotoca, qui avait été le Grenoblois a touché le plus de ballon une semaine auparavant, n’a cette fois-ci été que le 5ème de son équipe dans ce registre, avec seulement 2 tirs à son actif (aucun cadré) et surtout seulement 56% de passes réussies et 23 ballons perdus. Il a su provoquer le coup-franc de l’ouverture du score, il a beaucoup pressé mais pour le reste il n’a pas suffisamment pesé sur le déroulement du match. Et que dire d’Arsène Elogo, qui a lui aussi beaucoup couru, mais qui n’a touché que 18 ballons pendant l’heure qu’il a passé sur le terrain avec 0 tir et aucun centre réussi. Chergui a incontestablement du feu dans les jambes mais n’a pas toujours fait les bons choix et seul Elogo a touché moins le ballon que lui. Les entrants offensifs (Jigauri, Maanane) ne se sont guères plus illustrés. On vantait, à juste titre, l’attaque alpine il y a une semaine. Elle a été en grande difficulté face à Brest.

Quand le milieu ne va pas…

Il faut dire que le milieu de terrain du GF38, habituellement gros point fort, a souffert de la comparaison avec son homologue brestois (quel match de Belkebla! Philippe Hinschberger a d’ailleurs pointé la différence de qualités techniques entre les deux équipes à l’issue du match. ) et a montré des signes inhabituels de faiblesse, à l’image du ballon perdu par M’Changama qui amène l’égalisation brestoise.

C’est d’ailleurs surtout l’ancien ajaccien qui a semblé en deçà (conséquence de son choc avec Sanusi en première période?). Lui qui rayonne habituellement sur le jeu alpin, se multipliant aux 4 coins du terrain, n’a touché que 36 petits ballons, et dans une position beaucoup plus reculée que la semaine précédente. Ce dernier constat vaut également pour Benet, presque 9 et demi face à Brest et qui a évolué un cran plus bas vendredi. La relation milieu/attaque a été plus compliquée à mettre en place, les solutions ont été moindre offensivement, surtout que les latéraux n’ont pas davantage participé que face à Valenciennes (Mombris 2 centres, Dady Ngoy 1).

Grenoble passe à côté sur les côtés

C’est un point négatif que l’on a déjà relevé à quelques reprises depuis le début de la saison : le GF38 peine défensivement sur les côtés. Brest l’a bien compris vendredi : N’Goma a été très en vue (heureusement que son pendant côté droit Faussurier a livré une très mauvaise copie) alors que les deux joueurs qui ont touché le plus de ballons lors du match sont les deux latéraux bretons (78 pour Bernard et 70 pour Belaud).
Les offensives se sont multipliées, notamment avant l’égalisation, mais le dernier geste a rarement été au rendez-vous chez les visiteurs.

Grenoble commence aussi peut être à payer les blessures derrière, Dady Ngoy, Maubleu, Taravel ont commis de petites erreurs qui, quand le GF ne met pas 4 buts, sont tout de suite plus préjudiciables.

Mais là aussi on revient finalement à notre constat du départ : le promu, avec des joueurs qui découvrent le niveau, est à sa place, contre un adversaire globalement plus fort. On attend forcément plus des Grenoblois, d’autant qu’on a le sentiment que cela ne se joue qu’à quelques détails, mais cela a plus trait à l’amour pour ce groupe et ce club que pour des raisons cartésiennes. Les Grenoblois sont en apprentissage, aux suiveurs d’intégrer cet aspect en n’oubliant pas qu’on n’est pas à plaindre en ce début de saison. Des jours sans, des défaites, il y en aura d’autres. Cette saison l’art du rebond sera important. Cela tombe bien, le GF38 va remettre le couvert dès vendredi, chez un Red Star en mal de points.

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